C’est le surnom que je donne à la toute première version stable de « Retraceur ». En effet, comme je vous l’expliquais à la mi-janvier, cette bifurcation de la célèbre plateforme de publication en ligne dont la marque appartient à M. Mullenweg est la solution que j’ai imaginée et mise en œuvre pour continuer à exercer mon hobby tout en restant fidèle aux valeurs et à l’éthique qui me sont chères.

J’ai profité de mes changements de rupture des dépendances aux sites et ressources contrôlés par le texan pour fortement alléger le logiciel et le faire se concentrer sur l’essentiel : assister les particuliers, comme moi, dans la construction et la maîtrise complète d’un carrefour personnel de leurs publications en ligne.

Je vous livre aujourd’hui le résultat de ce « retracé » pour vous permettre de capitaliser sur mon investissement si toutefois, vous aussi, vous partagez ma vision, mes exigences et mes besoins.

Délivré et responsabilisé 

En rompant les multiples liens tissés pendant plus de 20 ans par l’empereur de la toile marquée d’un W dans le code source de nos sites Web, nous reprenons notre indépendance. Cette liberté retrouvée s’accompagne d’une immense responsabilité : maintenir nos sites sécurisés, opérationnels et évolutifs en l’absence des nombreuses facilités dont nous faisait bénéficier notre captivité.

Indépendance et vigilance

Équipé de « Retraceur », nos sites Web n’envoient plus de requêtes régulières à destination de l’URI api.wordpress.org, évitant ainsi la transmission à l’infocentre de M. Mullenweg de données intéressantes (l’URL de nos sites, le nombre d’utilisateur·rice·s de nos sites, la langue de nos sites, les versions de PHP et de MySQL ainsi que le système d’exploitation de nos serveurs Web, etc..) pour l’aider à savoir quels domaines utilisent son logiciel et comment.

Mais… Nos sites ne reçoivent plus les réponses à ces requêtes qui nous étaient très utiles :

• la disponibilité des nouvelles versions du logiciel, de ses extensions et thèmes,
• le téléchargement et l’installation des mises à jour du logiciel, de ses extensions et thèmes,
• le téléchargement et l’installation des mises à jour de la traduction du logiciel, de ses extensions et thèmes.

Ainsi, notre indépendance se concrétise tout d’abord par cette perte temporaire des mécanismes de mise à jour (semi)-automatisée du cœur de nos sites Web. En attendant la 2^e version majeure de « Retraceur », il est donc essentiel de nous tenir informé·e·s des nouvelles versions du logiciel en nous abonnant à ses flux Bluesky ou GitHub ; et lorsqu’une nouvelle version est disponible de l’installer manuellement. En dehors de celles·ceux qui ont toujours préféré désactiver ces mécanismes, c’est un retour de 13 ans dans le passé qui mérite de se rafraîchir la mémoire sur les étapes importantes d’une montée de version manuelle réussie.

S’agissant de la mise à jour des ressources tierces que nous pourrions installer pour personnaliser ou étendre « Retraceur », l’opération manuelle qui consiste à remplacer le dossier de notre extension ou de notre thème par celui ayant été mis à jour peut être raccourcie grâce aux fonctionnalités de chargement des archives Zip intégrés à l’interface d’administration de notre site.

Au bas de la capture d’écran ci-dessus, une notice d’administration nous rappelle, par ailleurs, que la découverte de ces ressources tierces d’extension ou de personnalisation n’est pour l’instant pas interfacée avec l’administration de notre site. Dès la prochaine version 2.0 de « Retraceur », les extensions, blocs ou thèmes qui déclareront une dépendance au logiciel pourrons être découverts depuis ces écrans d’administration. En passant, les auteur·rice·s de telles ressources souhaitant prochainement les référencer dans ces écrans peuvent s’informer des réglages à effectuer depuis ce ticket du dépôt GitHub principal de « Retraceur ».

Tou·te·s contributeur·rice·s

Étant actuellement la seule ressource humaine du projet, je risque d’être très rapidement en sous capacité pour assurer le support du logiciel si toutefois vous et d’autres utilisateur·rice·s choisissez le chemin alternatif tracé par « Retraceur ». Mon conseil : empruntez-le uniquement si vous n’avez pas peur de vous retrousser les manches pour participer à ce support et contribuer à améliorer en continu le carrefour personnel de nos publications en ligne.

Opter pour « Retraceur » est un choix exigeant, il nous oblige à nous positionner directement en tant que contributeur·rice du projet open-source qui pilote sa maintenance et ses évolutions.

Ce rôle nécessite d’agir avec exemplarité en faisant nôtres les plus hauts standards d’éthique et en respectant notre code de conduite tant dans nos travaux d’amélioration du logiciel que dans notre façon de l’utiliser pour notre présence sur Internet.

Un·e contributeur·rice de « Retraceur » est un·e bon·ne citoyen·ne de l’open-source qui participe activement, positivement, respectueusement et avec bienveillance au projet et plus globalement à la communauté des logiciels libres et open-source dans un esprit d’entraide et de partage.

Contribuer à « Retraceur » implique concrètement :

• de faire siennes et de promouvoir les valeurs d’ouverture, d’inclusion, d’égalité, de neutralité, de continuité, de transparence, de responsabilité et d’adaptabilité ;
• de préférer l’intérêt général au profit individuel ;
• d’être animé·e par un état d’esprit tourné vers la sobriété et l’amélioration continue ;
• de respecter les licences open-source et d’attribuer correctement les crédits aux autres contributeur·rice·s ;
• d’aider à rédiger ou à améliorer la documentation pour que le projet soit accessible au plus grand nombre de personnes, en particulier les nouveaux·elles contributeur·rice·s ;
• de participer aux périodes de bêta-test en signalant les anomalies et en les décrivant de manière claire et utile ;
• de contribuer au code en soumettant des améliorations ou des corrections pour ce projet ou d’autres projets déclarant une dépendance à « Retraceur » ;
• d’accompagner systématiquement le signalement des anomalies d’une suggestion de résolution ;
• de s’attacher à signaler ou d’obtenir de l’aide via les outils proposés par « Retraceur » afin d’éviter de créer de la confusion avec ceux de la plateforme de M. Mullenweg, de ses extensions ou de ses thèmes ;
• d’interagir de manière respectueuse dans les discussions, que ce soit sur les forums, les outils de gestion des signalements ou les demandes de tirage ;
• d’aider les débutants à s’intégrer en les guidant, en leur expliquant comment contribuer et en les encourageant à participer aux projets open-source.

Vraiment libre et ouvert 

Si cette première version ne permet pas encore de compenser la suppression brutale de notre dépendance à ces services de mise à jour ou d’annuaire de ressources tierces, toutes les autres dépendances contrôlées par M. Mullenweg ont été remplacées :

• Libravatar : est le service libre et ouvert qui centralise la fourniture des images de profil des membres de nos sites Web. Il remplace le service d’Automattic des « Globally Recognized Avatars (gravatars) ».
• OpenMoji : est la bibliothèque open source d’émoticônes qui remplace les WP Emojis hébergés sur api.w.org.
• Le dépôt GitHub des ressources de « Retraceur » s’occupe de fournir les fichiers de schéma de tous les blocs et thèmes de bloc pour se substituer à schemas.wp.org.
• wsrv, un outil de cache d’images libre et open-source, se charge de délivrer les images distantes auparavant en provenance de api.w.org.
• Les URI d’action de la REST API servant à contrôler la capacité des utilisateurs à exécuter certaines tâches dans l’éditeur de blocs pointent désormais sur de vraies URL du site documentaire de « Retraceur ».

Allégé et « authen-éthique », le cœur de « Retraceur » est épuré et débarrassé des fonctionnalités dépassées

Une fois les amarres du « MullenWeb » décrochées et les très nombreuses occurrences de la marque au W – désormais salie par l’absence d’éthique de son propriétaire – supprimées, je me suis aperçu que le code source était en plus lesté de boulets : des fonctionnalités désuètes ou superflues par rapport au nouveau tracé que j’entreprends de dessiner.

« Retraceur » ayant pour vocation de proposer une solution moderne pour organiser son carrefour de publications en ligne, j’ai commencé par reléguer les fonctions de gestion d’un réseau de sites et de commentaires/rétroliens en tant qu’extensions. S’agissant des commentaires, j’ambitionne, à terme, de les subordonner à une API plus générique d’interactions avec tout type de publication.

Modernité de l’expérience de rédaction et de personnalisation

Je me suis ensuite employé à déblayer le code obsolète ou en passe de le devenir et ce en guidant mes choix sur un principe de mouvement toujours orienté vers l’avant et vers l’évolution. « Retraceur » envisage ses fonctionnalités en privilégiant une approche par blocs : l’édition des contenus s’opère exclusivement via la manipulation de blocs, le thème par défaut et natif repose sur des gabarits de bloc, la personnalisation de ce dernier s’exécute à partir de l’éditeur des blocs de site.

Ainsi, le code de l’éditeur classique, de la gestion ancestrale des Widgets, de l’outil de personnalisation/prévisualisation ou « Customizer », et des menus préhistoriques a disparu du logiciel et est complètement déprécié.

Abandon des fonctionnalités et API désuètes

Ce que je compare au blogroll : le management des liens et marque-pages externes, l’API XML/RPC et la possibilité de publier des contenus par courriel ont été retirées.

Contributeur·rice par défaut

Les rôles ont été simplifiés et reflètent ma conviction que l’humain ne peut plus se contenter d’avoir seulement un comportement d’utilisation ou de consommation dans les différents environnements dans lequel il évolue : il doit s’y engager, en prendre soin et contribuer à leur maintenance en se souciant de l’humain qui lui succédera.

« Retraceur » propose nativement deux rôles aux membres de nos sites Web : administrateur·rice ou contributeur·rice. Ainsi, toute nouvelle inscription à nos sites confère au membre un devoir de contribution.

Si vous ne partagez pas cette conviction et préférez conserver tous les rôles prévus par le logiciel dont la marque appartient à M. Mullenweg, vous pouvez rajouter la définition d’une constante define( 'USE_DEFAULT_WP_ROLES', true ) dans votre fichier wp-config.php une fois qu’il a été généré lors du processus d’installation et juste avant de lancer la mise en place de la base de données (fin de l’étape 3).

Les premiers retracés

Point, le thème par défaut de « Retraceur »

Inclus dans le cœur de « Retraceur », Point est un thème minimaliste reposant sur les blocs. Il se présente en une seule colonne, il est dépourvu d’une barre latérale et propose une navigation unique qui se positionne tout en haut de vos pages Web. Le meilleur moyen de le découvrir est de parcourir ce site puisqu’il y est activé.

Les blocs tiers ont désormais leur administration dédiée

Bien sûr les blocs sont des extensions et s’installent dans le répertoire /wp-content/plugins de nos sites. Cependant leur gestion dans nos tableaux de bord mérite d’être différenciée de celles des extensions, d’autant que « Retraceur » prévoit de rendre disponible un annuaire des blocs afin de parcourir et installer les magnifiques créations proposées par les prochain·e·s contributeur·rice·s de « Retraceur ».

Sous le capot, « Retraceur » distingue deux types d’extension : les classiques et celles qui sont en fait des blocs. Si vous prévoyez de développer des blocs « Retraceur », sachez que cette différentiation s’effectue grâce à l’ajout d’une nouvelle étiquette à intégrer dans le fichier principal de votre bloc : Plugin Type: block. Le bloc Doubleur que j’ai récemment partagé avec vous peut vous servir d’inspiration sur la manière d’ajouter cette étiquette.

Le processus d’inscription ne crée les contributeur·rice·s qu’après validation de leur compte

Par défaut, « Retraceur » n‘autorise pas nos visiteur·euse·s à adhérer et s’engager plus dans leur contribution à nos sites. Si toutefois, vous souhaitez leur donner cette possibilité, vous pouvez activer l’option correspondante dans les réglages des adhésions de votre tableau de bord « Retraceur ». 

Une fois ce réglage appliqué, la page de connexion à nos sites contiendra un lien d’inscription qui sur clic d’un·e visiteur·euse mettra en route le processus décrit ci-dessous.

D’abord, il·elle choisit son identifiant et renseignera son courriel. Suite à la validation du formulaire, « Retraceur » envoie un courriel contenant un lien d’activation unique au·à la visiteur·euse. Lorsque ce·tte dernier·ère clique dessus, il·elle définit son mot de passe et c’est seulement à la validation de cette étape que l’adhésion est créée en base de données.

Un compte de contribution doit bénéficier d’une autonomie de suppression

Contrairement au logiciel dont la marque est la propriété de M. Mullenweg, « Retraceur » estime que les membres de nos sites ont le droit de les quitter sans avoir à en demander l’autorisation à un·e administrateur·rice.

L‘administration de leur profil intègre une zone de danger à partir de laquelle il·elle·s peuvent directement supprimer leur compte.

Pour éviter des clics maladroits, un écran de confirmation est proposé afin d’entériner cette décision.

Basculer dans « Retraceur » pour se libérer du « MullenWeb » ? 

J’ai personnellement largué tous les contenus de mon ancien site pour retracer une nouvelle présence sur Internet. Partir de zéro est en effet la solution la plus simple puisqu’il s’agit de suivre ces étapes d’installation pour être assuré·e que tous les éléments de « Retraceur » seront bien en place.

Si vous avez besoin de vous débarrasser de la toile tissée par M. Mullenweg tout en gardant vos anciens contenus, c’est relativement simple lorsque votre configuration d’origine est standard et s’appuie sur un thème reposant sur les blocs : il vous suffit d’effectuer une mise à niveau pour « Retraceur » en suivant ces étapes.

Dès que votre configuration d’origine commence à dévier des valeurs d’usine, je vous recommande fortement d’effectuer des tests de mise à niveau vers « Retraceur » sur un serveur local paramétré comme votre serveur de production.

Si vous partez d’une configuration Multisite, je vous déconseille vivement de songer à retracer votre site : comme vous avez pu le lire plus tôt, cette configuration spécifique n’est pas supportée nativement par « Retraceur » et l’extension qui rendra possible la construction d’un réseau de sites n’est pas encore disponible.

Si vous utilisez des extensions ou un thème faisant appel aux fonctionnalités qui ont disparu de « Retraceur » : abstenez-vous !

Quoiqu’il arrive, si lorsque vous affichez l’administration de vos extensions ou thèmes « Retraceur » vous informe qu’une plusieurs extensions ou thèmes n’ont pas été testés par ses auteurs avec ce logiciel, prenez systématiquement la précaution de tester en local vos combinaisons de ressources tierces.

Enfin, rappelez-vous : opter pour « Retraceur » est un choix exigeant qui nous oblige à nous positionner directement en tant que contributeur·rice du projet open-source. Cliquez sur le bouton ci-dessous uniquement si vous êtes prêt·e·s à mettre les mains dans le cambouis !