J’ai bifurqué

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Voies ferrées se croisant

Le 5 novembre 2024, je me suis délivré d’une toile que M. Mullenweg tisse méticuleusement depuis le 27 mai 2003.

Si le Web architecturé par ce texan peut nous séduire au premier abord, et de longues années durant (j’y suis resté attaché plus de 14 ans), la promesse d’une approche démocratique de la publication sur Internet et l’ouverture du code source du logiciel WordPress1 masquent sa motivation première : la satisfaction des intérêts personnels du cow-boy.

En centralisant les pouvoirs et les ressources, Matt, le shérif suprême de la GPL sauce réglementation des marques, et tout à la fois co-fondateur du logiciel, directeur de la fondation, président du vaisseau mère commercial, propriétaire du réseau de sites de contribution, responsable du développement des 17 dernières versions majeures du projet open-source, a réussi à imposer dans son logiciel une dépendance forte à son infrastructure et à son bon vouloir.

En ce début d’année 2025, après avoir constaté la captivité de la communauté du projet open-source de démocratisation de la publication sur le Web à la marque WordPress se mettant ainsi, malgré elle, à la merci du despote natif de Houston, j’ai décidé de réagir et de retracer un chemin complètement libéré du joug de M. Mullenweg en initiant une bifurcation du logiciel, pratique plus connue dans le milieu sous le terme de « fork ». Cet article de transition avant l’annonce de la première version stabilisée de mes travaux a pour objectif de détailler le pourquoi, malgré mon attachement et ma reconnaissance envers cette communauté, j’ai effectué cette révolution indépendante.

Le logiciel, la communauté, WordPress.org, la fondation, Automattic, WordPress.com, à quoi contribuons-nous finalement lorsqu’on s’investit dans WordPress ?

La dernière crise d’autorité de l’autoproclamé vengeur de l’open-source m’a permis d’y voir plus clair sur ce qu’est réellement WordPress comparé à l’idée que je m’en faisais comme probablement beaucoup d’autres.

Malheureusement, WordPress n’est pas la propriété de la communauté ou de ses contributeurs : il ne s’agit pas d’un bien commun ou d’un actif communautaire. Sa réelle mission est très éloignée de la démocratisation de la publication en ligne et l’intérêt défendu n’est pas général ou commun.

En effet, si le harcèlement en ligne, commercial et médiatique du texan envers un des acteurs du marché de l’hébergement Web a été détestable jusqu’à son interruption par une décision de justice (10/12/2024), ses conséquences ont d’ores déjà permis de démaquiller les vertueuses promesses détaillées sur cette page du site de la fondation WordPress et que j’ai naïvement avalées pendant plus d’une décennie.

Nous avons contribué à faire de WordPress une marque de confiance

WordPress est une marque détenue par la fondation WordPress et dont l’exploitation commerciale exclusive a été confiée à Automattic. Elle est donc sous le contrôle « à vie » de M. Mullenweg qui est à la fois directeur de la fondation et président d’Automattic (un de ses nombreux conflits d’intérêt). En comparaison d’une propriété clairement établie au bénéfice de son entreprise commerciale, cette manœuvre lui permet de donner l’illusion que cette marque sert un intérêt général.

We hope to gather broad community support to make sure we can continue to serve the public good through freely accessible software.

La fondation WordPress

La tournure de la formulation est habile : « pouvoir continuer à servir le bien public » peut se comprendre comme « actuellement et pour toujours » ou plus vraisemblablement comme « pour toujours, mais une fois que Matt l’aura décidé ». Après plus de 20 ans d’une dictature « bienveillante », il est devenu évident qu’il faudra attendre que l’incontestable empereur de la galaxie WordPress ait bien tiré profit de son empire avant que la marque ne serve un autre intérêt plus général ou qu’il l’a « lègue » au domaine public.

À quoi sert la communauté de WordPress ?

Pour Matt, c’est d’abord et surtout son moyen de « viraliser » la marque WordPress via des acteurs intermédiaires (hébergeurs, SS2I, agences de communication, auto-entrepreneurs spécialisés, …, ou simples amateurs) qui répandent sa bonne parole auprès des prospects en recherche de solutions de publication en ligne. Plutôt qu’investir dans de la publicité impersonnelle, réunir ces intermédiaires et prospects localement ou en ligne, tout en orientant la logistique, les comportements et en prenant en charge les finances de ces rencontres locales, renforce l’attention des participants et leur sentiment d’appartenance à un groupe dont la vocation dépasse l’enrichissement personnel pour satisfaire des besoins supérieurs communs. On a tendance à oublier l’essentiel : il ne s’agit que d’un outil marketing assez similaire à la bonne vieille méthode de vente de Tupperware.

Du reste, cette approche a admirablement fonctionné : plus ou moins 40% du Web utilise le logiciel ! C’est certainement lié au fait que les intermédiaires en question ont pu, eux aussi, tiré profit du système que certains appellent d’ailleurs « écosystème ». J’ai toujours eu du mal avec ce terme qui pour moi, détenteur d’un bac D (Sciences de la vie et de la Terre), a moins à voir avec un marché qu’avec le vivant et son environnement. Certains de ces intermédiaires ont même fondé leur activité en toute dépendance au logiciel liant ainsi leur avenir à celui de la marque WordPress et donc à Matt.

Pour les amateurs, comme moi, je pense que l’ouverture de la communauté et la volonté de la plupart de ses membres de transmettre des savoirs pour faire grandir les autres sont les ingrédients qui lui ont fait remporter notre fidélité. De plus, je crois, comme beaucoup d’autres membres et anciens membres, que la communauté partage des valeurs beaucoup plus vertueuses que celles de son leader capricieux. Ces valeurs, moi qui suis un fonctionnaire de l’État dans ma vie professionnelle, je m’y retrouvais. Dignité, impartialité, intégrité et surtout probité sont des valeurs non négociables qui n’acceptent aucun compromis ni aucune tolérance vis-à-vis de celles et ceux qui les piétinent.

Je préfère préciser à ce stade (pour éviter toute mauvaise interprétation de mes constats) que tous les intermédiaires que j’ai pu rencontrer, au delà, de gagner leur vie du marché de WordPress, partagent sincèrement les valeurs de la communauté et ont toujours fait preuve d’une éthique irréprochable. Mes meilleurs amis sont des auto-entrepreneurs admirables et sont très embarrassés par la déviance du cow-boy. Je précise également que je mesure le confort qui est le mien pour me révolter vu que je gagne ma vie autrement et ne jouais qu’en ligue amateur sur ce terrain.

Je crois que Matt, fort de son succès, estime qu’il n’a plus besoin de ménager cette communauté et ses valeurs. Finalement la communauté retarde, objecte, questionne et remet en cause la gouvernance du projet open-source qu’il a co-fondé avec Mike Little (en passant il serait intéressant d’avoir son avis sur le leadership de Matt…). Elle conteste à juste titre d’ailleurs : elle n’est pas représentée dans la prise des décisions vu que toute la gouvernance du projet est confiée à des collaborateurs d’Automattic. Même si une minorité de contributeurs indépendants ont joué et pour certains jouent toujours un rôle essentiel dans le maintien du code source du projet, la majorité des contributions est était2 effectuée par ces mêmes et d’autres collaborateurs du vaisseau mère commercial. C’est quand même plus pratique d’être entouré de suiveurs lorsqu’on n’accepte pas la richesse de la contradiction.

Le terme « WordPress » représente donc la réussite d’un unique individu qui a su en manipuler d’autres. Ce n’est pas facile à admettre, c’est toutefois nécessaire de le reconnaître pour rebondir : je me suis fait avoir, je n’ai pas été suffisamment vigilant ni clairvoyant.

Alors, il est selon moi illusoire d’essayer de faire devenir WordPress, l’œuvre de M. Mullenweg, un bien commun ou plus équitable ou encore d’imaginer pouvoir marginaliser son propriétaire. La rupture définitive vis-à-vis de la marque WordPress et une approche indépendante partageant véritablement les ressources et les responsabilités sont les 2 impératifs pour un nouveau chemin plus vertueux.

Le leader doit être le premier à respecter le code de conduite et faire preuve d’une éthique irréprochable.

Or nous avons toutes et tous été témoins du manque d’exemplarité de M. Mullenweg (ex : cette infraction au code de conduite) et surtout de son indifférence (qui ne date pas d’hier) à notre aspiration à contribuer à un projet open-source faisant sien les plus hauts standards de l’éthique. C’est à dire ceux qui s’imposent à toute organisation responsable et/ou œuvrant dans l’intérêt du public.

Matt est au dessus de tout ça ! Le code de conduite et l’éthique ne le concernent pas et tous les moyens sont bons pour protéger son territoire commercial et sa marque. Sa communication au nom de la communauté de contributeurs du projet via son site Web WordPress.org (le site des contributions communautaires, le hub des ressources partagées et des mécanismes de mises à jour automatiques de toutes les installations du logiciel) ne peut faire l’objet d’un contrôle de membres plus raisonnables de la communauté. M. Mullenweg a tous les droits et aucune obligation !

Après tout, il ne s’agit pas d’actifs de la fondation WordPress et puisqu’il est le propriétaire exclusif des lieux (ce que j’ignorais jusqu’à la mi-octobre), peu lui importe que des membres de la communauté aient passé des heures à y traduire le logiciel, à le documenter à répondre à des problématiques de support, etc : c’est chez lui, c’est à lui. Et si un des membres contestent, il a le droit soit a une séance de harcèlement, soit à un bannissement, soit pour les plus malchanceux aux deux.

Photo de Nick Fewings sur Unsplash

Depuis des mois il s’évertue à vouloir démontrer la puissance de son emprise sur le Web qu’il a méticuleusement tissé depuis plus de 20 ans. Grâce au fameux site qui est relié à toutes les installations de WordPress, nous avons pu constater que :

  • Il peut à tout moment reprendre le contrôle d’une extension développée par un tiers sans son consentement,
  • Il peut à tout moment couper les mises à jour automatiques du logiciel, de ses extensions, de ses thèmes, de ses traductions aux utilisateurs de son choix, par exemple les clients d’un concurrent d’Automattic.
  • Il peut en profiter pour attirer ces clients avec des promotions pour les remettre dans le droit chemin.
  • Il peut à tout moment demander à ses collaborateurs de rendre public et gratuite une extension développée et commercialisée par un tiers.
  • Il peut, quand ça lui chante, expulser des voix influentes, respectueuses, constructives et animées par une volonté de satisfaire des intérêts communautaires en proposant d’assainir une gouvernance rongée par de multiples conflits d’intérêt.
  • Il peut même se plaindre que ses actes soient sanctionnés par la méchante justice américaine.
  • Bref, il peut faire tout ce qu’il reprocherait à d’autres de faire, car c’est dans son intérêt et c’est son privilège de co-fondateur de WordPress.

En réalité, ces banderilles regrettables ont surtout démontré un irrespect des contributeurs du logiciel et des valeurs de l’open-source ainsi qu’une absence de professionnalisme de Matt et de la gouvernance de WordPress.

Elles semblent montrer par ailleurs, vu que l’hébergeur harcelé n’a pas répondu favorablement à ce que je qualifierais d’acte de corruption active, que ces autres ont vraisemblablement été plus conciliants vis-à-vis de la pratique de Matt.

Le silence assourdissant de la clientèle professionnelle vis-à-vis de la conformité douteuse des pratiques du propriétaire de WordPress à la réglementation sur la corruption, le trafic d’influence et le devoir de vigilance.

Je suis stupéfait que des clients comme par exemple la Maison Blanche, le New York Times, Microsoft, Meta, Adobe ou des grandes entreprises françaises comme Cap Gemini continuent d’utiliser le logiciel sans broncher ni imposer à M. Mullenweg, seul décideur du « fournisseur WordPress », une nécessaire mise en conformité sur les aspects liés au contrôle interne. Si j’étais à la place des services de communication de ces entreprises, je demanderais a minima de sortir de cette liste de cas d’usage et je commencerais à travailler activement sur un plan B. En effet, en « achetant » WordPress, elles se solidarisent avec le comportement de Matt et je ne suis pas certain que ce soit bon pour leur réputation…

C’est vraiment dommage car ce sont ces clients qui sont les seuls à pouvoir influencer le texan pour lui faire entendre raison sur les nécessaires diligences que la gouvernance du projet doit mettre en œuvre en matière de lutte contre la corruption, de trafic d’influence et de respect du devoir de vigilance. Par ailleurs, ces clients importants devraient montrer leur soutien aux initiatives venues de la communauté qui visent précisément à assainir les pratiques douteuses du despote :

Je conseille vivement aux entreprises clientes françaises de commencer à mettre à jour leurs dispositifs de maîtrise de ces risques de non-conformité en assimilant le logiciel qu’elles utilisent à n’importe quel fournisseur avec lequel elles pourraient être ou entrer en relation : vous savez que ce type de relations doit alors vous fournir des garanties sur leur conformité à ces lois (code de conduite, plan de vigilance, cartographie des risques, contrôles, régimes disciplinaires, dispositif d’alerte, etc…).

Si le code source du logiciel est open-source et peut être utilisé gratuitement, j’espère que ces entreprises sont bien conscientes qu’en connectant ce logiciel en l’état à Internet, elles sont également clientes de tous les services additionnels procurés par WordPress.org (qui est, je vous le rappelle, le site personnel de M. Mullenweg!!!) et d’au moins un service d’Automattic :

  • la mise à jour automatique (api.wordpress.org) des versions du logiciel, de ses extensions et thèmes,
  • les travaux de traduction (translate.wordpress.org),
  • la mise à jour automatique des traductions du logiciel, des extensions et des thèmes (api.wordpress.org),
  • le mécanisme de compatibilité des émojis (api.w.org),
  • les fichiers de schéma (schemas.wp.org) de tous les blocs et thèmes de bloc,
  • les URI d’action (api.w.org) de la REST API servant à contrôler la capacité des utilisateurs à exécuter certaines tâches dans l’éditeur de blocs,
  • les travaux de documentation référencés dans le code source ou l’IHM du logiciel (developer.wordpress.org et wordpress.org/documentation/),
  • les images de profil ou « Globally Recognized Avatar » (gravatar).

Si, chères entreprises, vous réussissez à obtenir des écrits de la dictature de Matt, ne les prenez pas pour acquis car il excelle dans le double langage et se victimise régulièrement. Réunissez-vous pour concrètement co-financer un contrôle ou un audit des pratiques éventuellement décrites.

Retracer pour se libérer

Retracer, c’est littéralement tracer à nouveau et c’est aussi, au sens figuré, raconter ou renouveler la mémoire de choses passées.

Lorsque j’ai pris la décision de créer une bifurcation du code source de WordPress (qui d’ailleurs est une bifurcation de b2, le logiciel de blogage créé par Michel Valdrighi, un compatriote 🇫🇷), je me suis posé la question de sa dénomination. Or, les deux sens de « retracer » m’ont semblé coller avec ma volonté de retracer un chemin vertueux pour le logiciel que j’utilise pour retracer mes expériences sur le Web.

Comme je n’ai pas pu utiliser ce verbe car un utilisateur ayant choisi ce nom préexistait sur GitHub, j’ai opté pour « Retraceur ». « Retraceur » sera, à terme, une application Web à destination des particuliers qui, comme moi, souhaitent créer et entretenir un site Internet personnel pour centraliser et garder la main sur leurs publications en ligne (et pourquoi pas se connecter avec d’autres particuliers utilisant, eux-aussi, « Retraceur »).

Illustre le terme "carrefour"
Photo de Martin Reisch sur Unsplash

Écrit autrement, « Retraceur » ambitionne d’être le carrefour de votre présence personnelle en ligne.

Pourquoi me lancer dans cette aventure téméraire ?

À vrai dire, ce n’est pas la première option que j’avais imaginée pour poursuivre la maintenance de mon site Web personnel. J’ai commencé par m’intéresser à Ghost, la solution imaginée par John O’Nolan et qui dans cet article retrace le même constat que moi – que lui avait dressé bien avant moi !

Having seen how things worked on the inside for several years, the conclusion I personally came to was that WordPress and Automattic were not truly about democratising publishing, after all.

John O’Nolan

Si dans son article fondateur, lui aussi a semblé penser démarrer en créant une bifurcation de WordPress (lorsqu’il évoque la courbe d’apprentissage pour les développeurs souhaitant étendre les fonctionnalités de sa plateforme de blogage), Ghost n’en est pas une puisqu’elle repose sur un socle technologique différent (Node.js) et est distribué sous la licence MIT (un « fork » de WP doit nécessairement utiliser la GPL). Si son approche est attractive, semble autrement plus saine que celle de Matt, et qu’après avoir testé Ghost, j’apprécie son efficacité, je n’ai pas franchi le pas car l’hébergement d’un logiciel Node.js est beaucoup moins accessible et répandu que ceux basés sur la technologie PHP. Or même si l’excellente solution Astro (que j’ai retenue pour gérer le site documentaire de « Retraceur ») m’a permis de contourner ce point gênant, je trouve que le flux de publication est moins flexible pour par exemple partager un contenu directement depuis mon téléphone lorsque ça me chante. Et, je le reconnais, je ne suis pas prêt à renoncer à plus de 14 ans d’apprentissage d’un environnement technologique dans lequel je me sens à l’aise.

La bifurcation pour me libérer et me rendre indépendant

Ayant vécu de l’intérieur la sécession ClassicPress (« fork » de WordPress) mais surtout, pour ce qui concernait la majorité de mes contributions, celle de buddyboss (« fork » de BuddyPress), je sais que la bifurcation est très mal perçue. Elle exclue, divise, introduit de la complexité pour les auteurs et utilisateurs d’extensions ou de thèmes notamment en termes de support et de compatibilité.

Je sais pertinemment que quelque soit la raison de celui qui bifurque, un peu comme c’est souvent le cas des lanceurs d’alerte, la communauté d’origine le condamnera et le châtiera durement. Je suis également parfaitement conscient que l’hypocrite soutien et les encouragements du porteur de chemises à carreaux est la technique qu’il emploie pour décrédibiliser puis moquer celles et ceux qui s’opposent à ses élucubrations et bravent sa sournoiserie. Car en effet, il est difficile de pouvoir rivaliser voire même exister face à une telle puissance centralisatrice. La toile de M. Mullenweg englue l’utilisateur grâce aux nombreuses attaches au domaine wordpress.org déployées au sein du code source du logiciel dont les plus visibles sont les intégrations avec les répertoires distants de thèmes, extensions et traductions ainsi que le mécanisme de mise à jour automatique de tout ça. Difficile pour tout nouvel entrant d’être à la hauteur et de dégager des profits pour subsister.

Toutefois mon approche se singularise par une ambition atteinte d’emblée. « Retraceur » a déjà rempli sa mission : me libérer de l’emprise du texan pour me permettre de continuer à m’accomplir grâce à mon hobby, en toute indépendance, tout en respectant le devoir d’exemplarité attendue d’un fonctionnaire de l’État.

En effet mon statut professionnel est exigeant. Beaucoup nous caricaturent du fait de notre droit à nous mettre en grève, droit que je n’ai jamais utilisé car il est conflictuel avec la nécessité de continuité de service de nos missions d’intérêt général, peu savent que nous devons respecter nos obligations professionnelles dans notre vie personnelle. Ainsi avant même mon intolérance au piétinement par M. Mullenweg des valeurs qui me sont chères, contribuer à WordPress est devenu impossible pour moi dés que j’ai constaté son absence de probité. En passant j’insiste auprès des entreprises françaises clientes / utilisatrices de WordPress, si je renonce pour entre autres préserver la réputation de mon employeur, réévaluez les risques de non-conformité auxquels vous exposent le logiciel dès qu’il est connecté à Internet.

NB : je n’ai aucun appétit commercial

Lorsqu’on travaille dans la fonction publique, le cumul d’activités est toléré, en dehors des heures de service, lorsqu’il s’agit de faire du bénévolat, des créations artistiques, des vendanges ou du recensement. Je ne chercherai donc jamais à tirer un profit financier de mon hobby, raison pour laquelle je n’ai pas déposé de marque à l’INPI concernant « Retraceur ». Je me suis contenté de faire une recherche d’antériorité pour me rassurer : je confirme que personne n’a été assez fou comme moi pour appeler un logiciel de cette manière !

Comme je l’explique dans le fichier readme.md du dépôt GitHub du cœur de « Retraceur », ce n’est pas une marque, c’est le nom d’une organisation GitHub.

Une bifurcation par pur goût du challenge

Je ne me fais pas d’illusion, je serai vraisemblablement le seul à utiliser ce logiciel ! Ceci étant dit, comme on ne sait jamais, j’ai préféré posé certaines briques comme un code de conduite ou un guide de contribution dans l’éventualité où certains oseraient me rejoindre dans cette folie.

J’ai encore beaucoup de pain sur la planche et pas mal de défis à relever pour, en particulier, automatiser les mises à jour de thèmes, d’extensions ou de traductions. Mon plan est de recycler l’extension Entrepôt que j’avais créée en réaction au fait que le répertoire des extensions de WordPress.org du site personnel du Matt de Houston devenait invivable pour les créateurs d’extensions qui jouent en ligue amateur comme moi.

Ce site est équipé de « Retraceur » comme vous vous en doutez. Je suis actuellement en pleine période de bêta tests, alors si vous êtes curieux de savoir ce qu’il a dans le ventre, vous pouvez vous amuser à le tester sur un environnement de développement local. Voici l’URL de cette première pré-version :

Dans la section des « Assets », télécharger le fichier retraceur-fr_FR.zip pour l’utiliser en français ou le fichier retraceur.zip pour sa versions anglaise.

D’ici à la fin du mois j’espère être en capacité de vous présenter, dans le détail, mes travaux alors stabilisés. Petit indice, l’archive Zip de « Retraceur » est 2 fois plus légère que celle de WP.

What a waste 😥

Finally, if Matt Mullenweg ever come across this site, the following lines are a personal message for him.

If you translated the french part of this post, you probably understood that I’m completely mad at you. If, thanks to what you created with Mike Little and what you accomplished to contribute to the development of the WordPress open source project, I was able to connect with great people, learn a lot from them and accomplish things I’m very proud of, your latest acts made me give up everything I was passionate about : the BuddyPress team, the BuddyPress project, the WordPress community and the software that used to power my personal Website. So I thank you for the first part of the previous sentence and I hate you for the second one.

You are the one who declared a « scorched earth nuclear » war, you are the one who attacked a business competitor using resources you first dedicated to the community of a free & open source project. You are the one who has fired important contributors like Ryan or Joost to terrorize the others.

You are the only responsible of the dangerous situation the project now has to face.

I never thought I would end up forking the software 😵.

I have a last request: did you know it’s not possible for users to delete their wp.org account from your personal site? I’m unsure it’s GDPR friendly! Could you order someone to have it deleted ? While you’re at it, could you also tell them to make sure all my personal data are erased? Here’s the link of my profile:

https://profiles.wordpress.org/imath/.

Thanks in advance.

imath
  1. La marque WordPress® est la propriété intellectuelle de la Fondation WordPress. L’utilisation du nom WordPress® dans cet article est uniquement à des fins d’identification et n’implique pas une approbation de la part de la Fondation WordPress. ↩︎
  2. Donc, le texan harcèle un hébergeur, lequel saisit la justice pour se défendre. La justice arrête le massacre. Sentant le vent tourné, changement de stratégie de communication du texan : WordPress est en danger à cause de la méchante plainte de l’hébergeur. Ce n’est certainement pas la conséquence des pratiques inacceptables du texan ! Lorsqu’on se trompe, on assume, on apprend et on évite de reproduire… ↩︎